Ravel, Canteloube et la flûte au crépuscule — le 29 septembre 2025
- Ziqian Liu
- il y a 2 jours
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Cet après-midi, j’ai passé un moment au parc René-Lévesque pour enregistrer mes progrès à la flûte en ut, que j’ai acquise ce mois-ci, en jouant de mémoire un extrait de la Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel. Comme je ne suis qu’un débutant et que je n’ai commencé que depuis un mois, il y a encore énormément à perfectionner. Mais je suis tellement attaché à cet instrument — pour son magnifique timbre et ses textures chez tant de compositeurs impressionnistes français, en particulier chez Ravel — sans parler de sa portabilité et de son accessibilité.
Sur le chemin du retour, je repensais aux solos de flûte dans L’Indifférent de Shéhérazade et dans le deuxième mouvement du Concerto en sol, qui sont d’une beauté incroyable. J’ai aussi emprunté l’arrangement pour flûte de Ma mère l’Oye, ce qui promet d’être formidable. Et puis j’adore qu’en orchestration, la flûte occupe généralement la voix la plus aiguë dans le pupitre des bois, souvent en tête, et qu’elle ne soit pas transposée. Franchement, les flûtes, les harpes et le piano comptent parmi mes instruments favoris — les cors aussi, surtout lorsqu’ils jouent bouchés, et les violons en pizzicato… J’utilisais souvent ces instruments dans mes compositions lorsque je faisais de la musique de film en MIDI.
En parallèle, je lis en ce moment le livre de Jean-Bernard Cahours d'Aspry sur Joseph Canteloube, car j’ai toujours eu un faible pour les chants paysagers occitans et pour le penchant de Canteloube envers le régionalisme musical, ainsi que ses magnifiques arrangements des mélodies du terroir. Une phrase qui m’est restée aujourd’hui est un conseil de Claude Debussy dans Monsieur Croche, antidilettante (La Revue blanche, 1901) : « N’écoutez les conseils de personne, sinon du vent qui passe et nous raconte l’histoire du monde. » Ce conseil n’était pas adressé à Canteloube, mais reflète la philosophie de Debussy sur l’écoute intuitive de la musique et de la nature. Il y a aussi Déodat de Séverac (que je viens de découvrir — quelle révélation !) qui invitait ses collègues à se retrouver dans des lieux calmes et paisibles où il n’y a que la nature, sans apprêt. Cela résonne profondément en moi.
Pour moi, la tranquillité du parc René-Lévesque au crépuscule est sans égale : les cloches d’église au loin et la sérénité de la nature m’inspirent énormément, loin de la foule.
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