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Du Forum du NEM à Ravel : créations, synesthésie et perspectives de recherche

  • Photo du rédacteur: Ziqian Liu
    Ziqian Liu
  • 2 oct.
  • 2 min de lecture

Cet après-midi, j’ai eu le plaisir d’assister au Forum de composition du Nouvel Ensemble Moderne - NEM à la Faculté de musique - Université de Montréal. Chef de file dans son domaine, le NEM se distingue par son excellence et par son approche résolument moderne, tant dans l’interprétation que dans la création des œuvres des XXᵉ et XXIᵉ siècles.


Au programme : un survol de l’histoire de l’ensemble et l’écoute d’extraits de compositions contemporaines, dont plusieurs glissandi et textures orchestrales novatrices qui repoussent les limites du langage musical actuel. Les interventions ont abordé le rapport entre son et image, la pensée sonore, le « cinéma attaché », ainsi que la notion de « nouvelle orchestration » illustrée, entre autres, par un extrait de For the Time Being (1999) de Brian Current, soulignant un travail d’écriture et d’arrangement particulièrement inventif. On y a également évoqué l’intégration des connaissances scientifiques et la multiplicité des modes de communication, notamment par le découpage.


J’ai particulièrement apprécié la présentation de Tom Lachance sur la synesthésie, où il explore entre sensation tactile, visuel et sonore. Cela m’a ramené à mes propres recherches menées dans le cadre du cours Cinéma étendu à l’Université Concordia, inspirées par Gene Youngblood. La rencontre s’est conclue par un échange lucide sur les défis matériels et financiers qui touchent la création contemporaine.


Dans le prolongement de cette réflexion, je poursuis l’élaboration d’un projet qui m’habite depuis la maîtrise : les liens entre musique, cinéma, littérature et arts visuels à l’époque de la Belle Époque en France. J’y aborde également la notion de synesthésie ainsi que les articulations possibles entre la musique impressionniste et le cinéma d’avant-garde muet, ou encore le réalisme poétique.


Les travaux de Jacques Aumont (L’Œil interminable), que je suis d’ailleurs en train de lire, sur les relations entre peinture et cinéma, ainsi que la thèse de David Bordwell sur le cinéma impressionniste, constituent des points d’appui, bien que la dimension musicale y soit souvent marginalisée. À l’occasion du 150ᵉ anniversaire de Maurice Ravel, je me concentre actuellement sur sa vie et son œuvre, tout en envisageant d’élargir à d’autres compositrices et compositeurs de la même période.


Mes intérêts de recherche incluent notamment :

* les liens entre musique et cinéma impressionnistes,

* l’influence des compositeurs français du début du XXᵉ siècle (Ravel, Debussy, Lili Boulanger, Germaine Tailleferre, Louis Aubert, etc.),

* et les cinéastes innovateurs tels que Jean Epstein, Abel Gance, Germaine Dulac et Louis Delluc. Je m’intéresse également aux ciné-concerts dédiés au cinéma muet français, un domaine qui me fascine depuis longtemps.


Pour conclure cette riche journée, j’ai pris un moment au piano public de l’UdeM pour interpréter un extrait de la Pavane pour une infante défunte. La version orchestrale demeure tout aussi sublime. Un nouvel enregistrement vient d’ailleurs de paraître : L'Orchestre National de France l’a incluse dans son album Ravel Paris 2025, aux côtés d’autres œuvres remarquables.


Avec une pensée particulière pour Les Amis de Maurice Ravel



 
 
 

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